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C'est une forme de régime politique apparue dans certaines cités grecques dans le courant du VII eme siècle. La tradition se plaisait à faire du tyran le défenseur du démos contre les riches et les puissants.
S'il confisquait à son unique profit le pouvoir politique, on lui attribuait parfois des mesures propres à satisfaire les paysans pauvres : partage des terres, abolition des dettes, prêts divers à faible taux etc...
On ne peut cependant se permettre de négliger les conflits internes au sein de l'aristocratie qui peuvent expliquer, par exemple, la tentative de Cylon à Athènes, et aussi la pression de circonstances particulières comme une menace extérieure (Syracuse).
A Athènes, la tyrannie de Pisistrate présente à la fois tous ces caractères, et, dans le souvenir des Athéniens de l'époque classique, elle montre un double visage.
D'une part, Pisistrate, chef d'une fraction aristocratique, s'est néanmoins appuyé sur le démos pour prendre le pouvoir, et, en possession définitive de celui-ci s'est comporté en protecteur des plus démunis, mais d'autre part, et bien que la réalité historique soit autre, c'est aussi contre la tyrannie que se serait affirmée la démocratie.
L'Athènes démocratique n'a pas hésité à faire des deux tyrannicides, Harmodios et Aristogiton , des bienfaiteurs du démos, l'ostracisme était d'abord destiné à empêcher tout retour de la tyrannie en condamnant à l'exil tous ceux qui semblaient y aspirer.
Au IVeme siècle, certains traités comportaient une clause de sauvegarde contre quiconque favoriserait l'établissement de la tyrannie à Athènes.
Au lendemain de la bataille de Chéronée (338), il fut adopté une loi qui prévoyait le châtiment suprême à l'encontre de qui tenterait d'établir une tyrannie et des aeropagites qui couvriraient de leur autorité cette tentative.
Cette double image du tyran, "démagogue" et autocrate, se retrouve dans les réflexions des théoriciens sur cette forme de politeia qu'était la tyrannie.
( C. Mossé, Dictionnaire de la civilisation grecque )
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