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C'étaient deux aristocrates athéniens qui, en 514, préparèrent un complot contre Hipparque, l'un des deux fils du tyran Pisistrate.
Selon l'historien Thucydide, il n'y avait pas, à l'origine, de complot d'hostilité de principe contre la tyrannie, mais un e vengeance personnelle à l'encontre d'Hipparque, qui avait humilié la jeune sœur d'Harmodios, pour punir le jeune homme qui avait repoussé ses avances.
Les conjurés mirent à profit la fête des Panathénées, seul jour de l'année où les citoyens pouvaient se rassembler en armes. Ils auraient envisagé d'abord de tuer Hippias, mais n'ayant pu l'aborder, ils se jetèrent sur Hipparque et le tuèrent. Ils ne survécurent pas à leur geste meurtrier.
Harmodios fut tué immédiatement par les doryphores de la garde de Pisistrate. Quant à Aristogiton qui avait tout d'abord réussi à s'échapper, il fut pris et torturé jusqu'à ce qu'il ait livré les noms des principaux conjurés. Après quoi, selon Aristote, il fut tué par Hippias lui-même (Constitution d'Athènes, XVIII, 6).
Si Thucydide insiste sur le fait qu'il s'agisse là d'une affaire personnelle, il dénonçait par là un mythe bien établi à Athènes qui faisait d'Harmodios et d'Aristogiton les destructeurs du tyran (tyranoctonnes) et qui leur valait les égards de la démocratie.
Dès le lendemain de la chute des tyrans, un monument avait été élevé en leur honneur, dû au sculpteur Antênor.
Emmenée par Xerxès, lorsqu'il s'empara d'Athènes en 480, la statue des tyranoctones fut remplacée par un nouveau monument dû au sculpteur Nesiotes.
Chaque année, un sacrifice sur leur tombe au Céramique, commémorait leur acte héroïque, et leurs descendants, au IVeme siècle, étaient couverts d'honneurs et de privilèges dont celui d'être nourris au prytanée. Des chants populaires en faisaient les fondateurs de l'isonomie athénienne.
La popularité d'Harmodios et d'Aristogiton, la légende dont ils étaient auréolés, sont révélatrices des moyens par lesquels se manifestaient les rivalités entre les dirigeants de la cité.
Car il n'est pas douteux qu'à l'origine du mythe des tyranoctonnes, il y ait le souci de gommer la place prise par les Alcméonides ( et accessoirement les Spartiates ) dans le renversement de la tyrannie. Ce pourquoi Thucydide tenait à mettre les choses au point. Sans succès semble-t-il, puisque au IVeme siècle la démocratie honorait toujours les deux hommes.
(C.Mossé, Dictionnaire de la civilisation grecque )
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