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On désigne sous ce nom l'alliance défensive rassemblant autour d'Athènes les cités Egéennes au lendemain des guerres médiques. C'est en 478 que la ligue fut constituée. Son centre était le sanctuaire ionien d'Apollon dans l'île de Délos. Les cités alliées conservaient en principe leur indépendance par rapport à la cité hégémon qu'était Athènes.
En fait, à part les grandes îles (Chios-Lesbos-Samos) qui conservaient leur propre flotte et fournissaient des contingents pour assurer la défense commune contre les Barbares, les autres alliés se contentaient d'acquitter un tribut destiné à couvrir les frais d'équipement de la flotte. Le premier tribut fut établi par Aristide et fixé à 460 talents. Il fallait fournir à Athènes les moyens d'une grande politique égéenne.
Après la disparition de la scène politique d'Aristide et de Thémistocle, qui avaient été les artisans de l'établissement de la ligue, ce fut principalement Cimon qui contribua à en accroître les membres, en particulier ne venant à bout de la résistance de Thasos, et en établissant des colonies militaires en Thrace et en Chersonèse. En 468, la victoire remportée par Cimon à l'Eurymédon assura définitivement à Athènes le contrôle de la région des Détroits.
Et sur la côte sud-ouest de l'Asie Mineure. En 449, à la suite d'une ambassade menée par Callias, un accord fut conclu entre la ligue et l'emprise perse. C'était la reconnaissance par le roi des positions acquises par Athènes dans l'Egée. Périclès était devenu le principal acteur de la politique athénienne. Avec lui, le caractère de l'alliance allait changer sensiblement, la prédominance d'Athènes au sein de la ligue se manifestant de plus en plus ouvertement.
A l'origine, il avait été prévu que les décisions
communes seraient prises lors d'assemblées réunissant les
représentants de toutes les cités alliées qui conservaient
ainsi leur souveraineté. Mais après la conclusion de la "
Paix de Callias ", il semble que les Athéniens aient pris de
plus en plus souvent l'habitude de décider seuls des opérations
qui engageaient l'ensemble des alliés. Déjà auparavant
en 454, le trésor de la ligue avait été transféré
de Délos à Athènes, sous prétexte de le mettre
à l'abri d'un coup de main des Perses. Désormais les finances
de la ligue se confondaient avec celles d'Athènes, assurant à
la cité des ressources importantes qui servaient les buts de sa politique
et assuraient le fonctionnement harmonieux du régime. C'est sans
doute pour faciliter la levée du tribut qu'à partir de 443
au plus tard, les cités membres de la ligue furent groupées
en cinq districts
Désormais l'ecclesia d'Athènes fixait le montant du tribut. Les sommes dues par les cités alliées étaient apportées à Athènes lors de la célébration des Grandes Dionysies. En cas de retard dans le paiement, une escadre athénienne était envoyée pour forcer les récalcitrants à s'acquitter de la somme due, accrue généralement d'une lourde amende. Le montant global du tribut a peu varié entre 454 et 431. En revanche les variations d'une cuité à l'autre et pour une même cité d'une année à l'autre pouvaient être sensibles : ainsi Thasos qui ne payait que trois talents au lendemain de sa rébellion en payait-elle plus de trente quinze ans plus tard .
On conçoit aisément que les cités aient supporté de plus en plus difficilement de telles charges, assorties de la perte de leur indépendance, et ce d'autant plus que l'empire perse avait cessé d'être menaçant. Aussi ne faut-il pas s'étonner qu'a plusieurs reprises des défections se soient manifestées .
Après le soulèvement de Thasos et son écrasement par Cimon, îles eubéennes, Samos également, se rebellèrent dans les années qui suivirent la conclusion de la " Paix de Callias " : la ligue de Délos avait perdu sa raison d'être puisque l'adversaire contre lequel elle était dirigée n'existait plus. Le soulèvement eubéen fut réprimé à la suite d'une expédition dont Périclès lui-même avait pris le commandement et une clérouquie fut établie sur le territoire d'Histiae. Et c'est également Périclès lui-même qui, après quelques années vint à bout de la révolte de Samos.
Pour éviter le renouvellement de telles défections, les Athéniens renforcèrent la surveillance exercée sur leurs alliés : garnisons, magistrats athéniens, furent envoyées dans les cités de la ligue. Certaines de ces garnisons n'avaient pour objectif que d'éviter toute velléité d'indépendance dans des circonstances précises. Mais d'autres étaient établies à demeure sur une terre confisquée et partagée entre les clérouquies constituant la garnison : de telles clérouquies existaient à Naxos, à Andros, en Eubée, ainsi que dans les petites îles d'Imbros, Lemnos et Skyros, véritables prolongements du du territoire athénien.
La ligue de Délos s'acheminait vers sa transformation en empire athénien. Les clérouquies, la nécessité pour les alliés de venir à Athènes plaider devant les juges athéniens, les conflits qui les opposaient à la cité qui se trouvait à la fois juge et partie, l'obligation d'utiliser la monnaie athénienne qui privait les alliés de ce qui était d'abord un signe de souveraineté, le poids des tributs et le recours à des méthodes peu orthodoxes pour en assurer la rentrée, autant de faits qui témoignent de la transformation de la ligue de Délos. On comprend dès lors que la guerre du Péloponèse, destinée d'abord à défendre les intérêts d'Athènes, soit apparue aux alliés comme un poids particulièrement insupportable, et que les défections aient repris à la faveur des difficultés rencontrées par les Athéniens. L'alliance subsista néanmoins jusqu'à la fin de la guerre, et c'est seulement la défaite et la conclusion de la paix avec Sparte qui entraînèrent sa disparition.
Sophocle fit partie du collège des trésoriers chargés d'administrer les finances de la ligue
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