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Né vers 495. Son père Xanthippos était
déjà un homme politique influent.
Il devait être
ostracisé en 484 puis rappelé à la veille de la seconde
guerre médique, et c'est lui qui commandait le contingent athénien
à la bataille de Mycale en 479.
Sa mère, Agaristè, nièce du réformateur Clisthène, appartenait à la puissante famille des Alcméonides. C'est en faisant partie en 463 des accusateurs de Cimon, son rival, qu'il fit son entrée dans la vie politique.
Ami d'Ephialte, il eut sans doute quelques responsabilités dans les mesures par lesquelles celui-ci priva le conseil aristocratique de l'Aréopage de ses prérogatives.
Après l'assassinat du leader démocrate, Périclès ne cessa de voir son influence grandir, soit comme orateur devant l'assemblée, soit comme stratège. C'est en tant que tel qu'il mena en 454/453 une campagne contre Sicyone, qu'il dirigea une expédition destinée à restituer le sanctuaire de Delphes aux Phocidiens (451/450), qu'il contraignit les cités eubéennes révoltées à rentrer au sein de la ligue de Délos (446).
A partir de 445, il fut constamment réélu stratège pendant quinze années consécutives, et c'est à ce titre qu'il écrasa en 440/439, après un long siège, la révolte de Samos.
C'est bien à Périclès qu'Athènes dut d'être une cité démocratique. C'est lui qui, le premier institua la mistophorie, la rétribution des charges publiques, qui allait permettre à tous de remplir leur devoir civique. On prétendait à Athènes qu'il avait pris cette mesure pour contrebalancer l'influence de Cimon qui tirait sa popularité des largesses dont il couvrait le démos. Poursuivant la tradition inaugurée par Aristide, Thémistocle et Cimon, il a su étroitement lier le régime démocratique à l'empire exercé par Athènes dans l'Egée.
En développant la flotte athénienne, il fit du Pirée le premier port méditerranéen ; il a ainsi assuré aux citoyens les plus pauvres les moyens de vivre décemment.
Il aurait , si l'on en croit les traditions, établi plus de dix mille citoyens dans les clérouquies, colonies militaires qui permettaient à Athènes de s'assurer de la docilité de ses alliés sur le territoire desquels elles étaient établies. En même temps elles présentaient l'avantage de donner des terres à ceux qui, en Attique, en étaient dépourvus
Les grands travaux qu'il fit entreprendre sur l'Acropole n'avaient pas pour objet de donner du travail aux artisans athéniens puisque nombre de ceux qui travaillaient sur les chantiers étaient des métèques ou des esclaves. Mais faire de la cité un objet d'orgueil était un bon moyen de réaliser ce consensus indispensable au bon fonctionnement du régime.
Les trente années pendant lesquelles Periclès dirigea la cité sont aussi les plus brillantes de l'histoire d'Athènes. Il suffit d'évoquer les noms de Phidias, le maître d'œuvre de l'Acropole, ami personnel du grand stratège, des poètes Eschyle et Sophocle, des philosophes Anaxagore et Protagoras, de Socrate aussi qui commença à enseigner lorsque Périclès était encore l'homme le plus influent dans la cité.
S'il obtint pendant la plus grande partie de sa vie la confiance du démos, Périclès se heurta cependant à des oppositions parfois très dures. Le début de sa carrière politique avait été marqué par sa rivalité avec Cimon.
Mais on était là dans le cadre des rivalités entre grandes familles qui caractérisaient les débuts de la démocratie. Il en alla différemment dans le conflit qui l'opposa à Thucydide d'Alopèké et s'acheva par son ostracisme en 443 selon Plutarque.
Ce Thucydide, en effet, qui n'est pas l'historien, aurait rassemblé autour de lui les Kaloikagathoi , "les hommes de bien" qui commençaient à prendre conscience que le régime établi par Clisthène, et dont ils avaient jusque-là contrôlé le fonctionnement, commençait à leur échapper depuis que la mistophorie permettait à un grand nombre d'Athéniens d'accéder aux charges, depuis aussi que l'assemblée régulièrement convoquée, constituait le véritable pouvoir souverain. Thucydide, condamné à l'exil, ses partisans ne cherchèrent pas à agir directement.
Mais ils multiplièrent les attaques plus ou moins ouvertes contre le régime et contre son chef. Attaques personnelles dont ne se privaient pas les comiques, mettant à profit la situation irrégulière dans laquelle se trouvait Périclès
Alors qu'il avait lui-même en 451 posé le principe que ne seraient citoyens que les enfants nés de parents tous deux athéniens, et que, par-là même ne seraient légitimes que les unions entre citoyens et filles de citoyens, il avait répudié son épouse athénienne et vivait ostensiblement avec la milésienne Aspasie dont on disait qu'elle avait d'abord pratiqué le métier de courtisane, et dont il fit reconnaître comme athéniens, en dépit de la loi dont il était l'auteur, les enfants nés de leur union.
Attaques contre le régime ensuite dont peut nous donner une idée le pamphlet anonyme " la constitution des Athéniens " sans doute rédigé vers 431, à la veille de la guerre du Péloponèse, et qui se présente comme une analyse des fondements de la démocratie athénienne et de la suprématie du démos sur les Kaloikagathoi.
Les premiers mois de la Guerre du Péloponèse allaient encore aggraver ces oppositions. Périclès avait été le partisan le plus acharné de la rupture avec Sparte et l'initiateur du décret interdisant aux Mégariens l'accès aux ports de l'Attique, à l'origine de cette rupture.
C'est lui aussi qui, se fondant sur l'idée que la guerre serait courte, avait incité les Athéniens à abandonner leurs champs pour se réfugier à l'intérieur des murs d'Athènes, afin de transformer la cité et son port en un îlot inexpugnable.
Or les faits déjouèrent les prévisions de Périclès. Tandis que l'Attique était dévastée par les incursions des armées péloponésiennes, la flotte athénienne ne réussissait pas à emporter la décision.
Si l'on ajoute à cela l'épidémie de " peste " qui se déclara la seconde année de la guerre et fit périr en quelques mois plus du quart de la population réfugiée à l'intérieur des murs, on comprend le mécontentement d'une partie de la population et singulièrement des paysans qui, impuissants, assistaient à la destruction par l'ennemi de leurs maisons et de leurs champs.
Les adversaires de Périclès, qui avaient déjà réussi à faire condamner pour des motifs divers un certain nombre de ses amis, lui intentèrent un procès en détournement de fonds.
Périclès fut condamné au paiement d'une lourde amende et privé de sa charge. Mais l'année suivante (429) il fut réélu stratège. Il devait mourir peu après, une des dernières victimes de l'épidémie.
Périclès est assurément une des figures les plus attachantes de l'histoire de la démocratie athénienne.
Ce n'est pas par hasard si la mort de Périclès coïncide avec le début des difficultés d'Athènes et ouvre une période qui allait voir la démocratie par deux fois renversée.
( C.Mossé, Dictionnaire du monde grec antique )
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