Alcméonides/Mégaclès Armements Chronologie Cimon Clisthène Guerres Mèdiques Guerre Péloponnése Harmodios/Aristogiton Hipparque/Hippias Hoplites Ligue de Délos Periclès Pisistrate Solon Tyrannie |
Fils de l'Alcméonide Mégaclès et de la fille du tyran Clisthène de Sicyone. On sait peu de choses de la vie de cet aristocrate athénien jusqu'au renversement du tyran Hippias en 510.
Il devint le chef de ceux pour qui le renversement de la tyrannie, obtenu avec l'aide du roi de Sparte, Cléomène, ne signifiait pas nécessairement un retour au passé et aux privilèges exclusifs des grandes familles aristocratiques. Pour vaincre son adversaire, Isagoras, Clisthène s'appuya sur le démos.
Sans se contenter de s'allier avec le démos, il mit en place une complète réorganisation de la cité destinée à assurer désormais la souveraineté de celui-ci.
On a d'une part une réorganisation du corps civique et son intégration dans des cadres nouveaux, d'autre part, une modification des institutions destinée à rendre effective la souveraineté du démos. La première série de mesures eut pour effet de dessiner un nouvel " espace civique " ayant pour base le dème, circonscription territoriale, au sein de laquelle était inscrit chaque citoyen qui y avait sa résidence.
Si l'on en croit Aristote, c'était là un moyen d'intégrer à la cité les nouveaux citoyens, les néopolitai, que Clisthène aurait fait entrer dans le corps civique pour accroître le nombre de ses partisans.
Ces dèmes étaient répartis en trente groupes ou trytties, dix trytties étaient formées par les dèmes urbains ou suburbains, dix autres par les dèmes côtiers, dix enfin par les dèmes de l'intérieur. Trois trytties prises dans chacune des trois régions géographiques formaient une tribu, ce qui portait à dix le nombre des nouvelles tribus qui remplaçaient désormais les quatre anciennes tribus ioniennes.
Le caractère systématique de ce découpage du territoire traduisait incontestablement l'influence sur Clisthène de l'esprit "géométrique" des philosophes ioniens, amis avait aussi pour objet de mettre fin aux solidarités régionales qui s'étaient manifestées lors des conflits du VIeme siècle, et de saper par conséquent le pouvoir des vielles familles aristocratiques.
C'est sur cette nouvelle répartition des citoyens qu'était désormais organisé l'ensemble des institutions de la cité, et singulièrement le nouveau conseil des cinq cent membres, recrutés à raison de 50 par tribu, qui allait devenir le principal organe de la démocratie athénienne.
La tribu servait aussi de cadre à l'organisation militaire, les hoplites d'une même tribu combattant au sein d'une même unité. Il n'est pas exclu que les tribus aient même été le cadre de certaines activités politiques.
Enfin, à mesure que se mettaient en place les différentes archai, les différentes magistratures de la cité, c'est le système décimal instauré par Clisthène qui allait en être le fondement ; il y avait 10 stratèges, 10 archontes, 10 astynomoi chargés du maintien de l'ordreet de l'entretien des voies publiques, 10 sytophylaques pour surveiller l'approvisionnement en grains etc….
De même l'année serait divisée en dix prytanies, c'est à dire en dix périodes de durée approximativement égale pendant lesquelles les cinquante bouleutes d'une tribu assuraient la continuité du pouvoir dans la cité et présidaient les séances de l'ecclesia dont la périodicité était désormais fixée.
Enfin la tradition attribuait à Clisthène la création de l'ostracisme, procédure qui consistait, par un vote de l'assemblée pour lequel un quorum de 6000 voix (présentes) était nécessaire, à exclure de la cité pour 10 ans tout homme qui paraissait aspirer à la tyrannie et qui mettait entre les mains du démos une arme redoutable et dont il allait se servir durant les premières décennies du siècle suivant. On ne sait ce qu'il advint de Clisthène après qu'il eut établi ce qui allait être la matrice de la démocratie athénienne (péricléenne).
Dans les années qui suivent son nom paraît presque oublié. Hérodote n'apprécie pas vraiment la portée des réformes de Clisthène, les ramenant à des mesures de circonstance. Alors que Solon allait devenir dans l'esprit des Athéniens le " père fondateur " de la démocratie athénienne, Clisthène n'en serait que le " restaurateur " après la période des tyrans.
©2000 ZAMBHALA CORPORATION