Le Cheval Mongol

Bien que de nombreuses sources admettent le Cheval comme originaire du continent américain, le continent Asiatique, et plus particulièrement le centre de ce continent, est en général reconnu comme le berceau du cheval domestique. Le cheval domestique s’est par la suite répandu, tant vers l’Est (jusqu’en Chine) que vers l’Ouest (jusqu’en Andalousie). A l’époque des conquêtes mongoles, le cheval est répandu dans toute l’Asie. La Mongolie proprement dite voit essentiellement deux types de chevaux : le cheval dit « cheval de Przewalski », cheval archaïque sauvage, et les chevaux utilisés par les conquérants mongols, classifiés de nos jours comme le «poney mongol ».

Le cheval de Przewalski

L’Asie, et en particulier la Mongolie, est le berceau du cheval de Przewalski (Equus caballus przewalskii), qui est l’une des trois souches de chevaux archaïques (les deux autres étant le cheval des forêts et le cheval des steppes, ou Tarpan) ayant fondé les chevaux actuels. Le cheval de Przewalski existe toujours, bien qu’ayant frôlé l’extinction. Il doit son nom à Nikolaï Mikhaïlovitch Przewalski, colonel de l’armée impériale russe, qui redécouvrit ce cheval en 1879 en bordure du désert de Gobi.

Le cheval de Przewalski mesure en moyenne 1,30 m au garrot. Sa robe est de couleur louvet (sable), ses membres sont noirs. Sa crinière et sa queue sont noires également et, ce qui est un signe de son caractère archaïque, sa crinière pousse en brosse (elle ne retombe pas le long de l’encolure comme pour les chevaux modernes).

Le poney mongol

Au début de la conquête mongole, les premiers chevaux utilisés par les hordes de Gengis Khan étaient des poneys de souche mongole. Les Mongols acquirent ensuite de bons chevaux de type oriental à mesure qu’ils progressaient (chevaux de souche arabe vivant en Europe Centrale, chevaux russes, petits chevaux de montagne...).

Le poney mongol est un animal peu séduisant selon les critères de l’hippologie occidentale, qui a joué un grand rôle dans la formation des races asiatiques. Ses antécédents génétiques primitifs en font un animal plein d’énergie, endurant et beaucoup plus vigoureux que nombre d’autres races. Le poney mongol, comme ses ancêtres, est extrêmement endurant et peut porter des charges sans rapport avec sa taille.

Il existe plusieurs types de poneys mongols, ce qui se comprend étant donnée l’étendue du territoire sur lequel on peut les trouver.

Le sud du désert de Gobi est habité par une souche de petits poneys d’environ 1,24 m au garrot, tandis que la Mongolie occidentale abrite un type plus grand. Au centre, des croisements avec des chevaux de race Don (chevaux des steppes utilisés notamment contre les armées napoléoniennes en 1812), et trotteur russe (originaire de Moscou) ont formé des chevaux plus grands et plus rapides mais qui n’ont pas l’énergie des autres types de poneys mongols, ni leur ténacité à survivre dans les pires conditions climatiques sur de maigres rations.

Les poneys mongols ont une endurance exceptionnelle et une constitution massive et dense. Ils sont décrits comme des « petits chevaux ébouriffés et rabougris, aussi frustes et résistants qu'eux-mêmes [les Mongols]. Cheval et cavalier sont faits pour braver les tempêtes de neige comme les tourbillons de sable brûlant, pour escalader au nord les massifs alpestres, couverts de forêts impénétrables, pour traverser au sud les étendues sans eau du Gobi, pour lutter partout de vitesse avec les animaux-totems de la steppe et des bois: le cerf maral et le loup. »

Les poneys peuvent parcourir une centaine de kilomètres par jour, voire plus, même en terrain accidenté, et peuvent supporter des courses de 30 à 60 kilomètres.

Ils se contentent d’une nourriture pauvre et peu abondante. Jean du Plan Carpin rapporte que les « bêtes tartares [sont capables de] creuser l'épaisse couche de neige pour trouver l'herbe nécessaire à leur subsistance. »

Du point de vue hippologique, ils mesurent de 1,22 à 1,40 m au garrot. Leur robe est noire, alezan brûlé, baie ou souris.

Ils ont la tête lourde, l’oeil petit, les oreilles petites et épaisses. Ils sont dotés d’une encolure courte et trapue, d’une poitrine profonde, d’un dos court et fort. Ils ont une belle arrière main, une queue assez haut placée et touffue à la base. Ils s’appuient sur des jambes puissantes bien charpentées, et des pieds ronds et durs. Leur queue et leur crinière sont abondantes.

L’influence du poney mongol

Les races de poneys sont aujourd’hui diverses et nombreuses en Asie, mais toutes ont en commun l’influence mongole qui atteint les régions les plus reculées du continent. Beaucoup de poneys orientaux ont hérité des caractères du cheval de Przewalski, par l’intermédiaire du poney mongol.

Les effectifs très nombreux du poney mongol, joints à la vigueur primitive innée de la race expliquent son influence. On la retrouve au nord jusqu’aux montagnes de Sibérie et à l’Ouest dans l’Oural et le Kazakhstan. C’est dans la zone occidentale que s’effectuent les croisements avec les poneys du désert, aux frontières septentrionales de l’Iran, de l’Irak et du Kurdistan. Vers l’est, le poney mongol a influencé les races du nord de l’Inde et du Tibet.

Ainsi le cheval mongol a joué un rôle essentiel dans les campagnes de Gengis Khan et de ses successeurs tout comme dans la société mongole, et a également tenu un rôle primordial dans l’évolution de la race équestre.

Thalie